jeudi 31 juillet 2008

Les portes tournantes !


Quand donc finirons-nous de tourner en rond dans ce beau Canada ? Fallait entendre, en début de semaine le Ministre de l'Agriculture du Québec, Laurent Lessard, se faire très critique face aux "fédéraux"(c'est lui qui a utilisé ce qualificatif !) dans le dossier de la gestion de l'offre pour comprendre l'impatience, parfois même le début de révolte, qui finit par ratrapper même les plus fédéralistes ministres du Gouvernement provincial du Québec.

Cette fois-ci c'est Laurence Cannon qui a soulevé le scepticisme à Québec en sortant de son chapeau magique le projet du Fédéral d'offrir aux provinces de pouvoir négocier et conclure des ententes sur la scène internationale dans leur champs de compétence. Antoine Robitaille, dans Le Devoir de ce matin, intitule sont article: "Cannon enfonce une porte ouverte" et cite Hugo D'Amours, attaché de presse du Premier Ministre : "«Le principe qui a toujours prévalu est celui-ci: ce qui est de notre compétence chez nous est de notre compétence partout»

Du côté de la Capitale fédérale par contre on ne voit pas les choses du même oeil. Le pouvoir fédéral de dépenser et de s'imiscer dans tous les champs de compétence des province est trop fort et trop bien implanté pour en faire table rase. Au fédéral la cour des grands et les enjeux internationaux; aux provinces la maladie, les routes, l'enseignement, la culture et le reste.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Ce serait si simple si le Québec disposait de tous les pouvoirs et gérait sa barque comme il le veut. Sans toujours demander la permission au grand frère d'Ottawa; sans attendre le financement (avec nos impôts) pour des projets conjoints; sans être bloqué dans son développement. Comment l'expliquer clairement à la population afin qu'elle réclame elle-même le changement ? Me semble qu'on serait tellement mieux !

mercredi 30 juillet 2008

Défaut d'assimilation !

Le frère d'Omar Kadhr et sa mère au sortir de la Cour Suprême du Canada
Dans un échange de textes, par quotidiens interposés, Joseph Facal(1) (2) et André Pratte s'interrogent mutuellement sur la portée du jugement prononcé en France par le Conseil d'État dans le cas de cette musulmane qui portait la burka à la demande de son mari. Le Conseil d'État lui a refusé la nationalité française pour "défaut d'assimilation".

Dans ce cas-ci, je suis plus "Facal" que "Pratte" ! Que dire de plus quand Joseph Facal écrit: "Cette citoyenneté est un contrat : l’individu et la société ont, tous les deux, des devoirs l’un envers l’autre. La société n’est pas un buffet gratuit dans lequel on prend des droits selon notre convenance sans rien donner en retour." "Personne n’interdit à la jeune femme de s’habiller comme l’exige son mari. Mais si elle refuse de signer le contrat moral qu’implique la citoyenneté, elle ne peut alors jouir des avantages qui en découlent. Cela s’appelle assumer les conséquences de ses choix"

Je vous invite à lire le texte d'un blogueur français, Roman Bernard sur le même sujet: "...le Conseil d'Etat réitère ainsi le principe assimilationniste à la base du modèle d'intégration français. Incompatible avec les valeurs fondamentales de la société française, le port d'un signe excessivement distinctif interdit logiquement l'accès à la nationalité. Cette décision est ainsi de mise à rassurer ceux qui s'inquiètent de l'abandon du modèle français d'intégration traditionnel au profit d'un nouveau modèle, s'inspirant du multiculturalisme britannique, du communautarisme américain ou du "pilarisme" néerlandais." ".....Ces modèles, qui prévoient des accomodements dérogatoires au droit commun pour les minorités ethnico-religieuses, sont incompatibles avec l'universalisme français qui, s'il a parfois le tort de ne pas toujours tenir compte des complexités de la société française, a le grand mérite de traiter de manière véritablement égalitaire les citoyens français."


Voilà pourquoi nous sommes si mal à l'aise, au Québec, d'accepter ces mesures d'accomodements dits "raisonnables". Nos racines sont françaises; nous sommes égalitaristes jusqu'à la moelle et nous ne voyons pas pourquoi la majorité devrait s'accomoder d'us et de coutumes étrangères où, entre autre chose, la place de la femme est celui d'une subalterne que l'on peut traiter comme un objet. Heureusement, nous avons dépassé ce stade primitif au Québec. J'ai signé et fait signé la pétition pour le retour d'Omar Khadr au Canada mais j'ai eu un certain pincement au coeur quand j'ai vu la burka de sa mère et le voile de sa soeur en entrevue à la télévision. Pauvre eux autres ! Je crois que la cause de l'enfant-soldat Omar a été plus difficile à vendre après cette entrevue.

Roman Bernard écrit, en conclusion: "Pourquoi, dans cet esprit, ne pas interdire purement et simplement le voile dans les lieux publics, ce que Kemal avait hésité à faire en Turquie, et que Reza Shah avait osé faire en Iran ? Les bénéfices seraient plus grands que les risques potentiels." Qui osera aller jusque là au Québec ? Qu'il ou qu'elle se lève et nous serons nombreux et nombreuses à suivre !




mardi 29 juillet 2008

Les jeux sous la dictature chinoise.

On dit souvent qu'une image vaut mille mots. Vous trouverez, sur le site du Courrier International actuellement en ligne, 23 caricatures provenant de différents journaux qui illustrent bien le malaise ressenti par la communauté internationale à tenir des Jeux Olympiques en Chine. Les belles promesses, en 2001, des dirigeants chinois de respecter la liberté d'expression se sont évanouies en 2008 selon Human Right Watch.
Mais les Jeux Olympiques se tiendront quand même; les Chefs d'État seront présents lors des cérémonies d'ouverture (la Chine est une puissance économique quand même, faut penser à nos exportations); les commanditaires feront des affaires d'or durant la transmission des compétitions et la Terre continuera de tourner..............en rond ! Pourtant l'occasion aurait été belle d'obliger une des pires dictatures à laisser un peu plus de liberté à sa population.

lundi 28 juillet 2008

La gestion de l'offre et la souveraineté alimentaire.


Je ne suis ni économiste ni producteur agricole; pourtant je vais risquer un papier sur les négociations qui se déroulent actuellement à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et qui pourraient bien chambouler notre consommation de produits alimentaires d'ici peu.

Si j'ai bien compris, il est question d'abolir ou d'abaisser les tarifs préférentiels mis en vigueur par certains pays pour protéger leur agriculture. Dans le cas du Québec (et de l'Ontario) les productions de volailles, d'oeufs et de lait sont ainsi protégés par des tarifs douaniers empêchant l'entrée de denrées étrangères. L'offre est aussi réglementée par un système de quota de production afin d'empêcher l'effondrement des prix à cause d'une trop grande production.

Ce système fonctionne bien et permets à nos producteurs agricoles de se tirer d'affaire.

Si nous abolissons le système de la gestion de l'offre et abaissons les tarifs douaniers nous serons à la merci d'une arrivée massive de produits agricoles qui feraient chuter les prix dans un premier temps afin d'éliminer la production locale pour ensuite, une fois le monopole bien établi, revenir à des prix les plus élevés possibles. Nous en arriverions à la situation des pays en voie de développement où l'aide alimentaire venant de l'extérieur a tué toutes les productions agricoles.

Dans une perspective de développement durable l'idéal est de produire et de consommer localement. D'ailleurs nous n'aurons bientôt plus le choix d'agir ainsi si l'on tient compte du prix de l'énergie. Exit les poivrons de Hollande et le pois mange-tout de Chine.

Dans le projet de pays du Québec que j'ai en tête je vois une aide accrue aux productions en serres chauffées écologiquement par le méthane dégagé par les fumiers et lisiers; je vois un asouplissement de la loi sur le zonage agricole afin de permettre la transformation à la ferme ou près de la ferme des produits alimentaires. Le retour des beurreries, fromageries, boucheries et boulangeries locales; la multiplication des marchés publics.

Il faut donc s'opposer à la signature d'un accord à l'OMC qui irait à l'encontre de la souveraineté alimentaire de chaque pays. On ne doit plus tendre vers une globalisation des marchés mais plutôt vers une globalisation des expertises afin que chaque être humain puisse avoir accès à sa nourriture le plus près possible de son domicile. Mais le Québec ne siège pas à l'OMC pas plus qu'à aucune table internationale. Le Québec n'est qu'une province. Notre Gouvernement national "provincial" doit demander à un autre Gouvernement national "fédéral" de tenir compte de sa façon de faire de l'agriculture quand il négocie ou quand il signe un accord international. S'il était un pays souverain, comme quinzaine puissance économique mondiale, il aurait voix au chapître et pourrait faire alliance avec d'autres petits pays ayant la même philosophie. Un jour peut-être !
DERNIÈRE HEURE: Les pays n'ont pas pu s'entendre sur un accord concernant la libre circulation des denrées alimentaires à l'OMC. Nous l'avons échappé belle encore une fois. Il faudrait vraiment arriver avec une nouvelle approche en ce qui concerne le commerce international si nous voulons sauver les économies locales; un retour au protectionisme est inévitable.

dimanche 27 juillet 2008

Après moi le déluge !

Je suis tanné d'entendre des gens de ma génération déclarer: "Nous sommes les derniers Québécois survivants ayant de la culture, sachant écrire et étant politisés". "Dans notre temps on manifestait à tous les jours (ou pratiquement) et on avait une conscience sociale." "Dans quelques années il n'y aura plus de grammaire mais une langue écrite au son." "Pauvres enfants; je ne voudrais pas vivre ce qu'ils vivront". "Il n'y a plus de vrais chanteurs à texte"

De grâce, quand je serai rendu à dire ces âneries, envoyez-moi au Foyer ou plutôt, aidez-moi à me suicider. J'entendais, hier, à l'émission "Attendez qu'on se souvienne" animée par René Homier-Roy, trois idoles de ma génération invités pour parler des 40 ans de l'Ostidshow: Louise Forestier, Yvon Deschamps et Robert Charlebois qui tenaient le genre de propos que je dénonce en fin d'émission. À la question de l'animateur, portant sur l'avenir de la culture québécoise, nos trois comparses y allaient, à qui mieux mieux, de paroles méprisantes pour ceux et celles qui nous suivent. Yvon Deschamps dit même que nous allons vers le vide absolu.

J'ai le bonheur de fréquenter, sur internet et dans mes actions politiques un grand nombre de jeunes que je trouve épatants. Ils sont plus instruits que je ne l'étais à leur âge; ils sont plus politisés que je ne l'étais; ils ont une conscience planétaire que nous n'avions pas à cette époque et ils sont allés vers d'autres peuples de par le Monde alors que nous nous sommes contentés, pour la plupart, d'Expo '67. J'adresse donc un message à mes amis soixante-huitards et bébé-boomeurs de la génération lyrique ayant tendance à la nostalgie: restez éveillés à ce qui se passe autour de vous; n'ayez pas peur de lire les nouveaux auteurs et d'écouter la nouvelle musique; lisez les blogues et allez sur les forums de discussions; soyez sur Facebook et fréquentez MySpace; ne lâchez pas prise avec le réel !

Après moi le déluge ! Voilà ce qu'on dit quand on est rendu vieux et con !

vendredi 25 juillet 2008

De Kiev à Québec !

Dans Le Devoir de ce matin Christian Rioux tente de réparer les pots cassés par la lettre de Luc Archambault à Paul McCartney. Bien sûr que Sir Paul s'en est bien tiré lors de son spectacle. Bien sûr que les Québécois ont été flattés par son effort à nous parler dans notre langue et à brandir notre drapeau national et un gilet avec la mention "Québec". Mais il y eut polémique là où il n'y avait pas lieu d'en avoir au grand plaisir de nos adversaires.

Nous nous entendons sur le fait que Luc Archambault et ses cosignataires voulaient souhaiter la bienvenue à McCartney; que la lettre était écrite sur un ton respectueux et que seuls des esprits tordus y verraient une façon de s'opposer à sa visite. Mais les esprits tordus sont légion. Nos adeversaires sont aux aguets afin de monter en épingle nos moindres faiblesses et les médias fédéralistes (ils le sont pratiquement tous) sont passés maître dans l'art de la désinformation. Le message de Luc Archambault laissait prise à la controverse et ce qui devait arriver arriva.

À la tribune du Midi Quinze à Radio-Cadenas, on invite Pierre Falardeau pour réagir à la présence de Paul McCartney et non Luc Archambault ou Pierre Curzi; c'est normal et de bonne guerrre. Aucun journal n'avait de photo de McCartney brandissant le drapeau du Québec à cause des heures de tombée; c'est normal et de bonne guerre.

Il faut toujours être sur nos garde comme mouvement souverainiste et anticiper les coups que nos adversaires peuvent nous réserver. Il ne faut jamais laisser aucune prise possible. Comme en développement durable, il faut user du PRINCIPE DE PRÉCAUTION. Quand on est pas en terrain absolument sûr, on avance pas.

jeudi 24 juillet 2008

Un discours majeur de Barack Obama

Je viens d'écouter le discours livré par Barack Obama à Berlin aujourd'hui. Un discours de chef d'État à n'en pas douter. J'ajouterai la traduction du discours dès que je l'aurai. En attendant, voici l'envolée oratoire de Barack Obama dans son intégralité provenant de CBS (avec une pub de 30 secondes en prime), un bon résumé provenant du Figaro et le texte du discours en anglais.



Il faut abattre les murs dit Barack Obama; les murs entre les nations mais surtout: "the greatest danger of all is to allow new walls to divide us from one another.

The walls between old allies on either side of the Atlantic cannot stand. The walls between the countries with the most and those with the least cannot stand. The walls between races and tribes; natives and immigrants; Christian and Muslim and Jew cannot stand. These now are the walls we must tear down. "

mercredi 23 juillet 2008

On y va pour la coupe !

Dans un billet signé par Louis Lapointe paru sur Vigile et intitulé "Les vacances de Pauline" l'auteur décrit très bien la situation actuelle du mouvement indépendantiste au Québec et l'état de démobilisation des troupes; nous sommes dans la gravelle et ramons dans la purée de pois comme l'aurait dit une ex-ministre du dernier gouvernement du Parti Québécois !

Nous n'avons pas de projet emballant à se mettre sous la dent ni d'échéancier pour maintenir la pression, nous voguons alors comme un navire sans gouvernail et sans destination.


Parlant des gestes de souveraineté Louis Lapointe écrit: "Ce concept ne séduit personne, ni les nationalistes, ni les indépendantistes, parce qu’il réduit le combat pour l’indépendance à une approche juridico-administrative. Il lui manque l’ingrédient essentiel, le projet mobilisateur qui galvanise les troupes."
Pourtant les exemples ne manquent pas pour illustrer l'absolue nécessité de l'indépendance nationale. Il serait tellement facile, avec l'expérience acquise au fil des ans par nos parlementaires bloquistes et péquistes de présenter, à la population du Québec, un projet de pays emballant. Et de dire haut et fort que le Parti Québécois n'aspire plus à diriger la Province de Québec comme état provincial aux pouvoirs tronqués. Que, si l'on vote pour nous ce sera pour préparer le pays du Québec.


Dans un appel à Pauline Marois pour qu'elle profite de ses vacances pour parfaire sa stratégie Louis Lapointe écrit: "Maintiendra-t-elle le cap sur les gestes de souveraineté ou aura-t-elle l’audace de profiter du vent de changement qui souffle présentement sur l’Amérique en misant sur les 40% de Québécois qui appuient la souveraineté, leur proposant l’indépendance comme outil de développement social, économique et culturel, lui subordonnant les gestes de souveraineté, comme le projet de constitution et la loi sur la citoyenneté québécoise, plutôt que d’en faire la pierre d’assise de sa stratégie ? Une vision qui laissera un parti plus uni, même dans la défaite, puisque l’indépendance du Québec est un objectif à long terme qui rassemble et qui s’épanouit dans la continuité. "


Nous devrions être fixé sur les choix adoptés par les instances du Parti assez rapidement cet automne. Une Conférence des présidents et présidentes devant se réunir en octobre pour débattre de cette proposition. Espérons que nous pourrons dès lors réunir toutes les forces vives et aller gagner la coupe.

samedi 19 juillet 2008

Fumer le calumet de paix !

Sir Paul McCartney nous dit qu'il est temps d'enterrer la hache de guerre et de fumer le calumet de paix. Qu'il faut faire place à la fête bête et que la musique adoucit les moeurs.

Sir Paul dit aussi que la bataille des Plaines d'Abraham est terminée depuis 250 ans et qu'il croit que les Français ont gagné.

Au même moment, je viens de lire le billet d'André Pratte de La Presse intitulé: Le calumet de paix.

À venir jusqu'à ces derniers jours, je n'aurais pas été d'accord avec Pratte; je suis rarement d'accord avec lui. Toutefois, des évènements récents m'ont fait évoluer; comme quoi, même à soixante ans on peut encore le faire.

Je collabore, vous le savez, à un collectif du nom de Commémoration Québec 1608-2008 depuis quelques mois. Nous avons tenu, le 3 juillet dernier, une activité fort intéressante dans le cadre de la journée anniversaire de la fondation de Québec. Non pas une activité bêtement festive où l'on grille idiot mais une activité avec un sens. Nous voulions fêter les 400 ans de vie française en Amérique et surtout la résistance dont a fait preuve notre peuple qui, non seulement survit, mais s'épanouit en 2008.

Comme nous l'avions dit lors du lancement de notre collectif, nous ne boudons pas les fêtes officielles du 400e mais voulons y ajouter l'élément historique qui, le pensions et le pensons nous y fait défaut. Notre attitude était positive et a été bien reçue par la population, les journalistes et même les autorités de la Ville de Québec qui ont collaboré avec nous en nous louant le Parc de l'Amérique-Française pour y tenir notre activité du 3 juillet.

Tout allait bien jusqu'à ce que Sir Paul soit invité à un spectacle sur les Plaines d'Abraham le 20 juillet par la Société du 400e. Il n'en fallait pas plus pour que les vieux démons refassent surface chez les souverainistes. Un Anglais, sur les Plaines, pendant les fêtes de la naissance de la nation québécoise. Luc Archambault, artiste souverainiste de Lévis, déjà enflammé par sa présentation du 3 juillet, eut idée d'écrire à Sir Paul pour lui décrire le contexte dans lequel la fête s'inscrit (une fête détournée de son sens par les forces fédéralistes) et devrait s'inscrire (la naissance de la nation québécoise). On m'a demandé de cosigner cette lettre. J'ai refusé car j'avais un mauvais "feeling" sur cette action; je ne la sentais pas.

J'ai compris maintenant pourquoi nous aurions dû tenter d'empêcher Luc Archambault de publier cette lettre et aussi d'avertir les cosignataires du danger qu'elle représentait pour le mouvement souverainiste. J'ai compris trop tard; le mal est fait ! Si vous lisez les réactions, sur internet et dans les journaux et les écoutez sur les ondes de la radio ou de la TV, les souverainistes passent pour des xénophobes...............encore une fois.

Les efforts du collectif Commémoration Québec 1608-2008 d'insérer, délicatement, nos couleurs nationales dans les fêtes du 400e et d'y ramener au premier plan le débat identitaire sont maintenant rayés de la carte. Il faut tout recommencer à zéro ou presque afin de rétablir le lien de confiance qui s'était tissé avec la population, les journalistes et les autorités locales. Imaginez l'impact qu'aurait eu la distribution massive de petits drapeaux du Québec lors du spectacle de Paul McCartney et la visibilité mondiale offerte à notre nation. Après l'incident Luc Archambault nos petits drapeaux fleurdelysés seraient refusés par les fans de Sir Paul qui y verraient un affront.

Voilà ce que j'ai compris en cette semaine. J'avais, dans ma petite cervelle de souverainiste d'une autre génération, l'idée de commémorer, l'an prochain, non pas la défaite des Plaines d'Abraham mais la guerre livrée aux Anglais par les Canayens de l'époque, sur les deux rives du St-Laurent en aval de Québec. Je serais tombé dans le piège, comme Luc Archambault. Je serais tombé dans le piège d'un souverainisme regardant le passé au lieu de pointer vers l'avenir. D'un souverainisme revanchard.

Quand André Pratte dit: "Nous ferraillons toujours contre notre histoire. Bien des Québécois ignorent ou refusent de voir qu'outre les conflits et les échecs qu'ont subis leurs ancêtres, il y a eu aussi des ententes et des réussites. Que si lord Durham a proposé l'assimilation des francophones, son rapport a été jeté aux poubelles par LaFontaine et Baldwin quelques mois plus tard. Que s'il y a eu la Conquête, il y a eu l'Acte de Québec en 1774, garantissant aux Canadiens le maintien de la religion catholique et du droit civil. On le lui aurait prédit au seuil de sa défaite que Montcalm ne l'aurait pas cru." Il n'a pas tort.

Nous sommes en 2008; le Québec, État national des Québécois existe. Le français y est la langue officielle (nous devons travailler dur pour qu'elle le demeure mais, plus souvent qu'autrement, on y arrive); l'économie du Québec en ferait la 15e puissance mondiale; notre population est scolarisée; nous avons des institutions démocratiques basées sur le respect et la tolérance (trouvez-moi une nation où un référendum sur une question aussi vitale que l'indépendance est perdu ou gagné, c'est selon, à 49 % et 51 % sans qu'aucune violence ne se soit manifesté). Nous sommes en 2008 et la Province de Québec doit devenir un pays afin de pouvoir assumer toutes ses différences.

L'argumentaire pour l'indépendance nationale ne doit s'alimenter aux sources du passé que pour montrer le chemin parcouru par notre nation. Nous devons parler d'avenir; de l'avenir de nos enfants. Pourquoi nos enfants méritent un pays normal pour se développer ? Voilà la question à laquelle il faut répondre et voilà la réponse qu'il faut répandre dans toutes les chaumières.

André Pratte conclut son article sur ces mots que je partage maintenant:

"S'ils rangeaient enfin leurs mousquets, les obsédés de la Conquête projetteraient de leur mouvement, et surtout du Québec entier, une image moins absurde qu'ils ne l'ont fait cette semaine en dénonçant la venue chez nous d'un des plus grands musiciens de la planète."

À vos tomates ! Prêts, lancez !

dimanche 6 juillet 2008

Vacances



Il se peut fort bien que mon blog soit moins actif durant les quelques prochaines semaines. C'est le temps de relaxer sur son patio avec une bonne bière ou une sangria bien frappée. Je vous souhaite du bon temps.