Le Québec vire-t-il à droite ? Voilà la question que pose et auquel répond Michel Venne, directeur général de l'Institut du Nouveau Monde dans un article publié dans Le Devoir de ce matin.
Selon lui: "Si les élections du 26 mars [...] ouvrent la possibilité d’un réalignement dans l’univers partisan, elles ne témoignent pas en soi d’une dérive conservatrice. En fait, l’équilibre des forces partisanes entre la gauche et la droite n’a pas changé substantiellement entre 2003 et 2007."
Il est fort possible que l'équilibre entre la gauche et la droite n'a pas changé entre 2003 et 2007 dans l'ensemble du Québec mais il en est autrement dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches. Chez-nous le glissement vers des idées plus à droite a commencé au début des années 2000. Déjà en 1998, l'ADQ récoltait près de 19% du vote dans la circonscription des Chutes-de-la-Chaudière.
Pour réussir à percer de nouveau dans ces régions, le Parti Québécois devra modifier son programme de façon telle qu'il pourrait perdre des appuis dans le reste du Québec. Gros défi !
mercredi 14 novembre 2007
Le Québec vire-t-il à droite ?
Publié par Pierre Bluteau à 19:22 2 commentaires
vendredi 9 novembre 2007
Le moulin de l'oubli !
À vrai dire, l'un ne va pas sans l'autre. La quête identitaire, qui est le lot du Québec actuel, s'abreuve aux sources du passé. Autant je suis triste quand je vois les Québécois qui n'ont pas assez confiance en eux pour faire l'indépendance autant je suis attristé quand je vois une vieille maison démolie ou défigurée par les recouvrements de vinyle et les fenêtres en PVC. Attristé aussi quand je rencontre de vieilles photos de famille en vente lors de ventes de garage. Triste enfin quand un témoin du passé (nos parents et grand-parents) décède sans que ses connaissances aient été transmises. Encore une fois, l'ignorance en est souvent la cause.
Une voisine, à Leclercville, a démoli sa vieille maison cet été. Une maison datant du milieu du 19e siècle. Quand je suis arrivé, en même temps que la pelle mécanique qui la démolissait, elle m'a expliqué que les termites étaient en train de gruger les murs de cette maison et qu'un entrepreneur lui a dit qu'il valait mieux tout démolir plutôt que de s'engager dans des travaux qui engloutiraient des sommes considérables.
Je lui expliquai que j'avais moi-même des termites dans ma maison quand je l'ai acheté, que je les ai exterminées et que j'ai remplacé le bois détruit par celles-ci sans qu'il ne m'en coûte très cher. Aujourd'hui ma maison bicentenaire (photo) fait des jaloux. Ma voisine a plaidé l'ignorance......mais la maison est démolie et un autre témoin du passé est disparu.
Pour la suite des choses, nous devons sauvegarder notre patrimoine. Nous pouvons tous faire notre part. Par exemple, nous pouvons récupérer les vieilles photos losqu'un parent décède; nous pouvons enregistrer les histoires de nos parents et grand-parents; nous pouvons consulter avant d'entreprendre des travaux sur notre maison qui pourraient en changer l'aspect.
Le 9 septembre dernier, sur ce blog, je vous parlais de la vieille remise que j'étais en train de restaurer. Les travaux se sont étirés sur une plus longue période que prévu. J'ai changé d'ouvrier en cours de route car celui avec qui j'avais commencé, Marco Paré, a commencé des cours en informatique à Québec.
J'ai finalement trouvé une perle d'ouvrier, Sébastien Perron, mon sixième voisin. Si vous avez besoin de quelqu'un de fiable, d'habile et de minutieux, je vous le recommande.
Voici deux photos:
Une première où l'on voit Sébastien à l'oeuvre sur la partie nord de la toiture que nous avons été obligé de "souffler" d'environ 8 pouces.
Une deuxième prise aujourd'hui même et montrant la fin du chantier extérieur pour cette année. Avouez que c'est beau !
Publié par Pierre Bluteau à 15:43 0 commentaires
jeudi 1 novembre 2007
La commission Bouchard-Taylor à Saint-Georges-de-Beauce
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COMMISSION SUR LES ACCOMODEMENTS RAISONNABLES
Jerry Beaudoin, 1er novembre 2007
D’abord, je tiens à remercier la Commission de venir nous rendre visite dans la belle région de Chaudière-Appalaches, plus particulièrement à Saint-Georges-de-Beauce.
Vous savez, étant un enseignant impliqué dans plusieurs causes sociales et politiques, j’ai fréquemment l’occasion de discuter avec des gens de sujets chauds de l’heure. Lors de la dernière campagne électorale, je me suis rendu compte que certains politiciens avaient tellement usé de démagogie et d’inflation verbale que plusieurs citoyens ne savaient plus vraiment à quels Saints se vouer…et c’est le cas de le dire !
Je me souviens d’avoir rencontré un jeune qui m’a affirmé être totalement contre tous les accommodements raisonnables. Lorsque je lui ai fait prendre conscience que d’installer une rampe d’accès pour personnes handicapées dans un établissement public était aussi un accommodement raisonnable, il m’a dit que dans le fond lui, ce qui le dérangeait le plus, c’était les accommodements religieux et linguistiques. C’est alors que je lui ai demandé s’il était contre le fait que des musulmans occupent un local vacant dans une Université pour faire leur prière. Il m’a répondu qu’il n’avait aucune objection à cela. À ce moment là, je lui ai fait réaliser que ce à quoi il s’opposait, c’était les accommodements déraisonnables qui briment les libertés de certaines personnes. C’est aussi, selon moi, le cas de plusieurs Québécois.
Vous savez, je crois que notre peuple a toujours été assez ouvert et inclusif. Par contre, là où le bât blesse, c’est quand on essaie de lui enlever certains pans de son histoire, ou de sa culture. D’une certaine façon je peux comprendre les personnes qui s’opposent farouchement à ce qu’on enlève le crucifix de l’Assemblée Nationale, par exemple. Le problème n’est pas tant qu’ils soient nécessairement très attachés à ce symbole religieux, mais c’est plutôt que pour la majorité des Québécois, certains éléments (dont le crucifix) constituent des représentations de leurs traditions, de leur culture, un pan de leur histoire. Bon nombre se demandent bien d’ailleurs où tout cela va s’arrêter… « Va t-on devoir enlever les clochers des églises ou encore, les statues des Marie-de-L’Incarnation ou Marguerite-D’Youville qui ornent nos espaces publiques ? » se demandent-ils.
Il y a aussi toute la question des valeurs d’égalité et de justice mises en place au Québec qui semble mise en cause dans ce débat. Comment expliquer qu’une personne, dû à sa confession religieuse n’accepte pas de se faire intercepter par un agent de police féminin, par exemple. Je mets au défi quiconque ici dans la salle aujourd’hui d’essayer de refuser de s’entretenir avec une policière lors d’une arrestation. Je prévois une amende encore plus salée... Cet exemple n’en n’est qu’un parmi tant d’autres, mais il représente bien la situation actuelle. Qu’on se le tienne pour dit : au Québec, les femmes et les hommes sont considérés comme égaux et possèdent les mêmes droits et privilèges.
Le gros du problème selon moi, c’est un manque de volonté politique, un manque d’encadrement. Vous savez, ce qui me choque le plus, c’est que certains prennent toutes ces questions un peu trop à la légère. Aujourd’hui, on pratique trop ce que j’appellerais la doctrine du « BOF ». Certaines personnes ne veulent pas voir des femmes en tenues d’entraînement lorsqu’elles passent à côté d’un YMCA…BOF…on va givrer les vitres. Il y même certains élus qui partagent ce genre de façon de penser. Le ministre Benoit Pelletier affirmait la semaine dernière qu’il n’y avait pas de problèmes à ce que des candidats unilingues anglophones se présentent aux élections en ajoutant que …BOF… les gens n’auront qu’à ne pas voter pour eux. Pourtant le Québec est une nation francophone ! C’est cette nonchalance et ce manque de responsabilité qui font que nous nous retrouvons aujourd’hui avec un débat aussi émotif.
Vous savez, il y a des règles communes qui doivent être établies. En tant qu’enseignant par exemple, si je laissais les enfants mâcher de la gomme, courir ou lancer des objets dans la classe, ce ne serait pas bien long qu’on se retrouverait dans une tour de Babel. Voilà pourquoi il est important, dès le début de l’année scolaire d’établir des règles connues et acceptées par tous. À ce chapitre, le débat des accommodements raisonnables ne diffère pas./ Il faut être capables de fixer les règles et valeurs qui guideront notre société. Chacun devra assurément mettre de l’eau dans son vin, mais il sera tellement plus facile de jauger avec tout cela lorsque des règles claires seront bien établies.
Pour y arriver, je crois que nous devrons nécessairement penser un jour à établir une constitution québécoise qui édicterait qui nous sommes et les valeurs qui nous guident. De plus, comme nous ne serons jamais maîtres chez-nous dans le cadre actuel et que peu importe la décision que le Québec prendra sur tel ou tel dossier, le Canada aura toujours son droit de veto et pourra s’opposer à la majorité populaire québécoise, un jour ou l’autre, je suis convaincu que nous devrons nous prendre en mains et accepter de faire de notre nation un pays libre et souverain. À ceux qui veulent se placer entre le mur et la tapisserie en disant qu’il faut s’affirmer sans se séparer, je répondrai que dans mon esprit, je favorise la souveraineté afin de pouvoir s’affirmer et parler d’une même voix.
Publié par Pierre Bluteau à 08:34 2 commentaires