Le frère d'Omar Kadhr et sa mère au sortir de la Cour Suprême du Canada
Dans un échange de textes, par quotidiens interposés, Joseph Facal(1) (2) et André Pratte s'interrogent mutuellement sur la portée du jugement prononcé en France par le Conseil d'État dans le cas de cette musulmane qui portait la burka à la demande de son mari. Le Conseil d'État lui a refusé la nationalité française pour "défaut d'assimilation".
Dans ce cas-ci, je suis plus "Facal" que "Pratte" ! Que dire de plus quand Joseph Facal écrit: "Cette citoyenneté est un contrat : l’individu et la société ont, tous les deux, des devoirs l’un envers l’autre. La société n’est pas un buffet gratuit dans lequel on prend des droits selon notre convenance sans rien donner en retour." "Personne n’interdit à la jeune femme de s’habiller comme l’exige son mari. Mais si elle refuse de signer le contrat moral qu’implique la citoyenneté, elle ne peut alors jouir des avantages qui en découlent. Cela s’appelle assumer les conséquences de ses choix"
Je vous invite à lire le texte d'un blogueur français, Roman Bernard sur le même sujet: "...le Conseil d'Etat réitère ainsi le principe assimilationniste à la base du modèle d'intégration français. Incompatible avec les valeurs fondamentales de la société française, le port d'un signe excessivement distinctif interdit logiquement l'accès à la nationalité. Cette décision est ainsi de mise à rassurer ceux qui s'inquiètent de l'abandon du modèle français d'intégration traditionnel au profit d'un nouveau modèle, s'inspirant du multiculturalisme britannique, du communautarisme américain ou du "pilarisme" néerlandais." ".....Ces modèles, qui prévoient des accomodements dérogatoires au droit commun pour les minorités ethnico-religieuses, sont incompatibles avec l'universalisme français qui, s'il a parfois le tort de ne pas toujours tenir compte des complexités de la société française, a le grand mérite de traiter de manière véritablement égalitaire les citoyens français."
Voilà pourquoi nous sommes si mal à l'aise, au Québec, d'accepter ces mesures d'accomodements dits "raisonnables". Nos racines sont françaises; nous sommes égalitaristes jusqu'à la moelle et nous ne voyons pas pourquoi la majorité devrait s'accomoder d'us et de coutumes étrangères où, entre autre chose, la place de la femme est celui d'une subalterne que l'on peut traiter comme un objet. Heureusement, nous avons dépassé ce stade primitif au Québec. J'ai signé et fait signé la pétition pour le retour d'Omar Khadr au Canada mais j'ai eu un certain pincement au coeur quand j'ai vu la burka de sa mère et le voile de sa soeur en entrevue à la télévision. Pauvre eux autres ! Je crois que la cause de l'enfant-soldat Omar a été plus difficile à vendre après cette entrevue.
Roman Bernard écrit, en conclusion: "Pourquoi, dans cet esprit, ne pas interdire purement et simplement le voile dans les lieux publics, ce que Kemal avait hésité à faire en Turquie, et que Reza Shah avait osé faire en Iran ? Les bénéfices seraient plus grands que les risques potentiels." Qui osera aller jusque là au Québec ? Qu'il ou qu'elle se lève et nous serons nombreux et nombreuses à suivre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire