jeudi 4 octobre 2007

Je suis athée mais en accord avec Jean-François Lisée

Comment être athée, avoir toutes les religions en aversion, trouver que les religions ne sont que des croyances inutiles et qu'elles sont la sources de nombreux conflits qui font des millers de victimes innocentes et être en accord avec la sortie de Jean-François Lisée dans l'Actualité version virtuelle ?

Tout d'abord, je suis en accord avec Jean-François Lisée quand il dit que:

"La religion. C’est le cœur de l’affaire au Québec, comme sur la planète, en 2007. Après avoir vécu une surdose de catholicisme jusqu’en 1960, les Québécois avaient traversé une période de rejet, puis vivaient la laïcisation des institutions, tout en prodiguant, pour la plupart, un attachement plus cordial que spirituel envers les églises, curés et évêques, donc envers toute cette partie d’histoire et d’identité. Relation tourmentée, maintenant apaisée."

Je suis aussi en accord avec lui quand il déclare que "l'école québécoise doit demeurer laïque". Je décroche toutefois quand il veut y faire entrer, par la grande porte s'il-vous-plaît, les curés, rabbins et autres chérubins pour y enseigner la religion. Comme lui je n'ai pas beaucoup de considération pour le cours Éthique et culture religieuse, concocté par le Ministère de l'Éducation, qui sera au programme à tous les niveaux dès l'automne prochain.

Jean-François Lisée voudrait que les parents aient le choix entre le cours Éthique et culture religieuse et l'enseignement de la religion de son choix à l'école. Que fait-il de ceux qui, comme moi (je ne dois pas être le seul au Québec) ne souscrivent à aucune religion et ne croient pas en dieu. Le programme de morale, auquel mes enfants étaient inscrits, n'existera plus cet automne. Je me sens floué dans cette histoire.

Je suis donc en accord avec Jean-François Lisée lorsqu'il déplore que les parents québécois sont pris en otage par le nouveau cours offert. Auparavant, nous avions le choix entre l'enseignement religieux ou l'enseignement moral. Nous devrions avoir le choix, pour nos enfants, entre le cours Éthique et culture religieuse et un cours de cuisine, d'horticulture ou de macramé; toutes choses plus utiles que la religion !

Pour terminer, j'ai bien aimé la réaction de Pierre Dubuc dans l'Aut'Journal en réponse à Jean-François Lisée.

Pierre Dubuc écrit:

"Définir la nation québécoise par sa religion, c’est revenir à Mgr Bourget ! C’est nier la Révolution tranquille, le « Nous » laïque du manifeste Option-Québec de René Lévesque. C’est exclure de la nation québécoise tous ces immigrants, ces « enfants de la loi 101 » qui, bien que n’étant pas toujours de foi chrétienne, s’intègrent à la majorité francophone."

En conclusion Pierre Dubuc, que j'endosse totalement, écrit

"Enfin, nous conseillons, à ceux dont la religion est un « point de repère » si fondamental, de hiérarchiser leurs priorités, quitte à rogner sur « le soccer, la piscine et le hockey » afin de fréquenter avec leurs enfants l’église de leur paroisse le dimanche."

Pour terminer, je vous invite à lire l'article de Victor Lévy-Beaulieu dans L'Aut'Journal intitulé L'Opium du peuple; meilleur qu'un petit gâteau Vachon......mais pas facile à digérer pour les crédules croyants de ce Monde.





Bonne semaine !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut Pierre,

Que voilà un débat délicat.
Délicat parce que la religion est une zone importante de la vie privée : croire ou ne pas croire.
Et finalement croire en quelque chose dans l'après-vie humaine ou
croire en rien pour après la mort, c'est CROIRE.
On peut facilement devenir divisifs là-dessus. Et heurter les gens dans leurs valeurs les plus profondes.

Je ne suis pas d'accord avec Lisée. Sa suggestion est un nid de problèmes ainsi qu'il est démontré par les articles envoyés.
Nous avons franchi, oui, la ligne de partage. Nous ne sommes pas une société laïque parce que nous méprisons les religions mais parce que nous les voulons de l'ordre privé, en leur donnant le droit de cité au sens de la Charte québécoise.

Les religions ne s'enseigneront plus à l'école. Point.
Pour les religions elles-mêmes, c'est un progrès parce que beaucoup de soi-disant catéchètes n'avaient même pas la foi. Même les évêques acceptent cela sauf monseigneur Ouellet qui ne réussit pas à se gagner l'appui de l'épiscopat là-dessus. C'est aux religions à former leurs fidèles, à décider où et comment, dans l'espace privé (dont les églises quand on y fait le culte) et non pas à l'école. Si la foi est héritage, elle n'échappera pas non plus aux familles qui l'inscriront dans les valeurs à faire passer.
C'est bien que l'École enseigne l'Histoire des religions. Question de fait. Les religions (se) divisent l'humanité. Elles sont diverses selon les continents y compris dans la même foi, au service des humains ou les asservissant, selon le cas et les temps historiques.
On ne peut ignorer un si important phénomène sous prétexte que c'est d'un autre âge ! On peut bien régler leur sort sans nuances comme VLB, ce n'est pas sérieux, surtout que celui-ci a toujours réservé un place à la catholique dans l'Héritage et Bouscotte, notamment.
Cher Pierre, tu voudrais aussi un cours de morale à l'école ? Bien. Faisons-en un, j'y souscris. Quant au cours sur les religions, il s'ébauchera. Le Ministère n'a pas le dernier mot en cela. Il faudra aussi former des enseignants ad hoc et ne pas donner ce cours des religions en complément de tâche !
Enfin, un mot sur les athés qui ont droit au respect dans le Québec d'aujourd'hui. Est-ce une raison pour eux de décrier ceux qui continuent, malgré les avatars des religions, à fréquenter des lieux de culte (j'exclus les sectes doctrinaires) ?
Suis-je croyant ou athé ? Cela ne regarde que moi. Je suis assez près de Jacques Ferron qui disait que l'Église a fait trop de mal pour que j'en dise du bien, et trop de bien pour que j'en dise du mal !
Et dans mon village, j'invite les gens - à l'occasion de la dîme - à donner pour le patrimoine religieux (document attaché). Province ou pays, nous resterons largement marqués par le judéo-christianisme, ses valeurs et ses signes. Je défends les églises (les édifices) comme de grands lieux de silence et je plains les familles qui privent leurs morts des grandes orgues qui ressemblent au vent qui nous emporte, athés ou croyants, quant nous quittons la petite planète bleue !

On peut longtemps parler là-dessus. Le laïcisme québécois doit séparer les Églises et l'État et non pas constituer une course à la destruction des signes religieux culturels. Vive Noël !

Avec mon amitié, cher Pierre.