mercredi 10 octobre 2007

Texte d'opinion de Jimmy Grenier

Ce blog se veut un lieu de débats. Voici donc un texte qui m'a été transmis par Jimmy Grenier, militant de Lévis. Comme à l'habitude, vous pouvez y réagir en cliquant sur le bouton: commentaires situé en bas du texte. Seuls les commentaires signés seront publiés.
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Pour une social démocratie moderne !

« Un vrai parti nationaliste, c’est un parti qui fait passer les intérêts de la nation devant ceux de la multitude des intérêts».

Quand je regarde la situation actuelle au Parti Québécois, je ne peux m’empêcher de me désoler devant le manque flagrant d’initiative du parti au niveau des idées. Qu’on me rappelle à l’ordre si mes notions historiques sont inexactes, mais il me semble bien que ce parti soit un parti de coalition depuis sa fondation dans la seconde moitié des années 60. Des purs et durs du RIN aux nationalistes du Parti libéral et de l’Union nationale, passant par le RN… des gens de mouvance souverainiste de toutes parts de l’échiquier politique se sont donnés un outil pour arriver à leur fin : la souveraineté nationale du peuple Québécois. Or, ce même parti semble oublier cette chose pourtant fondamentale : il est un parti de coalition.

Voilà le constat. Or, les choses ont bien changé en 40 ans. Le Québec a certes évolué, mais il semble que cette évolution ne se soit pas faite au même tempo que la nation dans le parti de René Levesque. On doit beaucoup au parti ; les Québécois et moi-même en sommes conscients, inutile de nommer les réalisations positives du parti. Par contre, l’avenir – et les élections – ne se gagnent pas sur ce qu’on a fait hier, mais bien sur ce qu’on propose pour demain. Et c’est là que le bât blesse.

Le Québec, en pleine commotion Bouchard-Taylor se cherche. Nous le constations en direct à chaque forum des citoyens, le Québec n’est pas en manque de nationalisme. Est-ce toujours un nationalisme sain ? Je ne crois pas. Je préfère nettement un nationalisme affirmationiste qu’un nationaliste vindicatif. Et que je ne vous prenne pas à me comparer à Pier-Marc Johnson ; j’utilise le mot dans le sens où on doit affirmer qui nous sommes non en étant fiers de ce que nous sommes et non pas en se repliant sur nous même. La nuance est subtile, mais elle existe. Je ne veux pas d’un nationalisme malsain à la Hérouxville ! Ni d’un nationalisme revanchard où nous voulons régler 250 ans plus tard la bataille des Plaines d’Abraham. Mais je veux d’un nationalisme qui est fier des réalisations du Québec, un nationalisme qui ose s’affirmer en mettant ses règles au clair en protégeant sa langue et en acceptant avec ouverture l’autre sans pour autant renoncer aux principes de la Charte québécoise et de la laïcité de l’espace public. Je veux d’un nationalisme qui ose regarder vers l’avant et qui un jour, proche ou lointain, je l’espère aura le courage de se prendre en main.

Non, le nationalisme n’est pas mort. Par contre, quel projet nationaliste le PQ a-t-il présentement à proposer, sinon son aboutissement ultime, la souveraineté ? La souveraineté n’étant même pas à l’ordre du jour pour les deux premiers partis à l’Assemblée nationale et étant mise en veilleuse à court terme par notre nouvelle cheffe, nous voilà donc confinés à un rôle de gérant d’estrade, regardant patiner de manière peu élégante Jean Charest à cette danse du nationalisme et regardant un Mario Dumont obtenir les meilleures notes en patinage artistique de style libre.

Nous avons cédé notre place comme défenseurs de l’identité québécoise et le peuple nous le pardonne difficilement. Les sirènes adéquistes charment présentement les Québécois ruraux et semi-urbains et qui avons-nous à blâmer sinon nous-mêmes ? Je suis écœuré d’entendre les pleurnichards du parti se dire que les gens reprendront bien raison et verront bien « la lumière » en revenant au PQ, que tout est la faute des médias. Bien que j’adhère à l’idée que les médias constituent le quatrième pouvoir dans notre société moderne, il ne faut surtout pas minimiser la capacité de jugement de la population. Cette population, désabusée de la classe politique, se laisse charmer par des discours démagogues parce que ceux – ci s’adressent à eux et que nous avons de la difficulté à l’écouter. Dans la racine du mot démagogue nous retrouvons le mot démos – population. Or, nous en sommes déconnectés. Loin de moi l’idée de dire que nous devons adopter une attitude dumontiste et bâtir notre programme selon les sondages ; on ne doit pas gouverner selon les sondages. Par contre, nous devons nous reconnecter à la population et cette dernière en a bel et bien assez de notre arrogance. Madame Harel, politicienne aguerrie, a donné raison à ces gens qui croient que le PQ a été longtemps trop déconnecté. Refuser de suivre le dogme, c’est être un has been ? Voilà l’idée qui est véhiculée dans la population. Madame Harel n’est pourtant pas une verte recrue à ce que je sache. Qu’on aime ou pas Caillé, Garon, Bachand, Johnson, cette attitude arrogante donne des allures soviétiques au parti qui refuse la dissidence. Peut-être avaient-ils une raison s’ils ont quitté ?

Or, qu’avons-nous à proposer ? Le programme et les idées du parti semblent immuables. Nous nous sommes trop souvent recroquevillés dans les couvertures trop douillettes de notre idée de souveraineté pour éviter d’innover. Le présent moratoire sur l’idée référendaire est très démobilisant pour des militants comme vous et moi qui pensent que le Québec, au-delà de la question nationale, a de sérieux défis à relever dans les prochaines années. Ces militants comme moi qui se qualifient de lucides solidaires en ont assez du débat gauche – droite et de se faire taxer d’hérétiques au sein d’un parti qui ne cesse de se définir qu’à gauche.

Un lucide solidaire, tel que je me définis, c’est un citoyen qui se montre très inquiet devant l’avenir plutôt morose qui s’offre à nous. À l’intérieur de la fédération canadienne – ou souverain comme nous le souhaitons – le Québec de demain est confronté à un conflit de générations sans précédent si un remède de cheval n’est pas administré au sacro-saint modèle Québécois. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons ? Voici donc quelques pistes non exhaustives de ma réflexion.

Prioriser l’éducation, ça ne veut pas dire encore une fois créer une génération de dépendants de l’État en instaurant la gratuité scolaire comme certains groupes le disent. C’est plutôt trouver d’autres sources de financement pour revitaliser les universités qui en ont un grand besoin et qui sans financement adéquat devront ouvrir la grande porte au financement privé. Ou aux diplômes sans valeur. Misons sur l’éducation, mais pas sur une éducation nombriliste telle que proposée par le CNJPQ, mais bien dans sa vision globale, c’est-à-dire à tous les niveaux. Avant de se rendre à l’université, le jeune passe par l’école primaire et secondaire et elle a encore besoin de soutien. La lutte au décrochage doit devenir une priorité. Des mesures comme le congé d’intérêt pour une période déterminée après les études me paraissent beaucoup plus responsabilisantes qu’une gratuité scolaire telle que proposée. À titre d’exemple, je paie près de 900$ par an d’intérêts sur mon prêt étudiant. Ce congé d’intérêt pour toute la durée du remboursement du prêt permettrait aux moins nantis de payer des frais de scolarité plus élevés et serait une vraie mesure progressiste qui ferait payer davantage les plus riches pour accéder à l’université sans pour autant nuire à l’accessibilité.

Le système de santé, avec ses coûts astronomiques actuels, constitue déjà un fardeau trop grand pour les finances publiques. Nous n’arrivons même pas à contenir l’augmentation des dépenses. Avec la pression démographique, nous n’arriverons jamais à continuer d’offrir un système universel et gratuit à tous. Cessons de rêver en couleur : de nouvelles sources de financement devront être trouvées et le ticket modérateur en fait partie. De plus, il faut garantir la gratuité à tous, mais il faudra un jour ou l’autre accepter que le privé puisse offrir un service peut-être à meilleure coût, tant que l’État paie la note. La France, pourtant un pays socialiste pendant longtemps, n’a pas un système entièrement gratuit et universel. L’État ne rembourse, comme le font des assurances, qu’un pourcentage de la note. Qui pourrait taxer la France d’avoir une sécurité sociale à droite ? Le but n’est pas de dire qu’il faut singer la France, mais il faudra par contre imaginer d’autres sources de financement que celles actuelles et tenter de limiter au plus vite l’augmentation des coûts. Et pénurie oblige, qu’on ouvre grandes les portes des sciences infirmières et de la médecine en augmentant le nombre de places disponibles et en faisant une promotion agressive de ces professions, quitte à ce que cela nous coûte cher sur le moment, mais que cela représente un investissement pour l’avenir.

Parlant de coûts et d’avenir, un autre sujet préoccupant est celui de la dette publique qui ne cesse d’augmenter, malgré l’équilibre budgétaire supposément atteint. Encore une fois, certains me diront que ce n’est pas si grave puisqu’on diminue le ratio dette/PIB, c’est-à-dire la valeur relative de la dette par rapport à la richesse du Québec. Vrai. Cependant, vous arrive-t-il de penser un instant qu’avec une dette moins lourde, les taux d’intérêts que nous pourrions obtenir sur les marchés internationaux seraient meilleurs ? Quel consommateur se voit heureux de ne pas être capable de rembourser sa Visa, mais se dit tout de même fier d’être plus riche en faisant de gros paiements d’intérêts ? Le service de la dette est un fardeau actuel et futur ; les idées sur ce que nous pourrions faire de cet argent – 7 milliards de dollars en 2005 - sont nombreuses.

J’anticipe déjà certains bien pensants qui vont me traiter d’égoïste puisque je veux profiter de l’actif qui a été construit par la génération précédente. Or, cet actif est dans un lamentable état. Les aqueducs sont à refaire dans plusieurs villes, les routes, on n’en parle pas… Les barrages auront besoin un jour ou l’autre d’entretien. Sans compter toutes les infrastructures immobilières qui ont besoin de rénovation : hôpitaux, écoles, édifices gouvernementaux, etc. Les investissements pour préserver la valeur de l’actif devront être décuplés dans les prochaines années. Est-ce vraiment être solidaire que de faire payer la note à la génération suivante ? Si on me léguait une minoune avec un besoin de 5000$ de réparations, je ne suis pas sûr d’accepter l’héritage. La véritable solidarité, c’est aussi entre les générations. Les jeunes soignent les plus âgés. Les plus âgés aident les jeunes à payer la dette publique. Et c’est maintenant que ça doit se faire, pas quand la majorité des baby boomers seront à la retraite. Pas de baisses d’impôts à la Charest, mais bien une réduction de la dette svp !

Autre défi que la nation du Québec aura à relever, c’est celui de la fiscalité qui est moins concurrentielle, notamment pour les entreprises créatrices d’emploi. Je ne parle pas des grandes sociétés, mais bien des PME. Je suis totalement d’accord pour qu’on fasse passer la question de la qualité des services avant les baisses d’impôts. Par contre, encore une fois à cause du poids démographique qui défavorise tous les pays occidentaux, nous devons attirer davantage d’entreprises et créer de la richesse avant même de penser pouvoir la répartir. La saga du « château » de Marois a démontré encore une fois la relation malsaine que notre nation entretient avec l’argent. Pourtant, c’est en donnant à tous l’équité des chances que nous arriverons à réduire la pauvreté et à réinsérer à l’emploi une main-d’œuvre inactive qui représente un potentiel d’actif créateur de richesse non utilisé : les assistés sociaux. Il est anormal que 40% des gens ne paient pas d’impôts au Québec. Et qu’on cesse de dire que ce 40% de gens qui ne paient pas d’impôts ne sont que des riches qui profitent d’échappatoires fiscaux : la très grande majorité des Québécois ne paient pas d’impôts parce qu’ils ne sont pas assez riches pour en payer ! Voilà le réel problème ! C’est tout de même drôle de voir la grande majorité des Québécois réclamer des baisses d’impôts quand eux mêmes n’en paient pas… Quand la classe moyenne sera plus nombreuse et avec un revenu supérieur, davantage de gens paieront des impôts et nous pourrons à ce moment réellement diminuer le fardeau fiscal de la classe moyenne. Je suis fier de contribuer à la richesse collective, faisons que plus que 40% de la population le soit autant que moi.

Le désintéressement de la politique actuellement au Québec vient aussi du fait que les gens en ont assez de la mauvaise gouvernance de différents élus ou non élus qui ont un sens de l’État plutôt douteux. Les gens en veulent plus pour leur argent – et avec raison ! L’État doit resserrer ses codes d’éthique et en arriver à une gestion plus serrée des deniers publics pour éviter que d’autres scandales à tous les niveaux n’ébranlent encore une fois la confiance du public. Quand des scandales éclatent, à Outremont ou Ottawa, ce n’est pas qu’aux coupables que cela fait mal, mais bien à toute la classe politique, même si elle est dans sa grande majorité de bonne volonté et honnête.

Un autre défi que le PQ pourrait relever, c’est celui d’une vraie réforme en profondeur de notre système politique. Au-delà du débat des éléments de proportionnalités qu’on veut inclure dans le système actuel, le PQ devrait selon moi proposer un régime présidentiel pour les Québécois. Il pourrait être inclus dans le projet de constitution que l’on proposerait. Il existe une relation incestueuse entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif au Québec et la ligne de parti qui fait tenir les gouvernements est malsaine pour la démocratie. Le goût des Québécois pour les gouvernements minoritaires représente bien ce malaise ; ce type de gouvernement devrait représenter l’exception et non la règle. Je propose qu’on adopte un système républicain hybride entre celui des États-Unis et celui de la France. Je fais confiance au peuple Québécois pour être assez ingénieux pour inventer un système qui fera place à un chef d’État élu – un président - qui nommerait un gouvernement à partir d’une Assemblée nationale qui jouerait son rôle législatif de manière plus indépendante. Dehors la monarchie !

À quand des gouvernements de coalition au Québec qui, au-delà des intérêts partisans, pourraient gouverner de manière plus représentative des volontés de la population ? À quand un gouvernement d’Union nationale au Québec ? Non pas dans le sens duplessiste du terme, mais bien dans le sens où des élus de différents partis seraient à différents leviers du pouvoir. Le Premier ministre au Québec exerce trop de pouvoir et n’a pas de légitimité populaire selon moi puisqu’il est élu de manière indirecte, ce qui dévalorise le rôle du député qui n’est plus que le porte-étendard d’un parti. Le meilleur exemple, au-delà de toute partisannerie, est l’impopularité évidente de Jean Charest qui a toutefois pu être réélu. Dans une présidentielle, cela n’aurait pas été possible. Un Mario Dumont ou une Pauline Marois pourraient être nommés présidents de la république du Québec, mais avec une Assemblée nationale libérale… Bizarre direz-vous ? Peut-être. Mais ça se fait ailleurs et c’est beaucoup plus représentatif de la volonté populaire que le système actuel. Vivement une réforme démocratique audacieuse au Québec.

Pour terminer, je tiens à faire le constat suivant : selon moi, le problème au Parti Québécois n’est pas la social démocratie ; c’est plutôt qu’on opte pour une sociale démocratie qui est dépassée. Le centre – gauche doit se renouveler et tenter de trouver des solutions et penser à une solidarité réelle entre les générations. Une nouvelle-sociale-démocratie moderne doit émerger. Et pour cela, il faut oser repenser le modèle pour garder un aspect fondamental : l’égalité des chances à tous. Par contre, il ne faut pas renier la responsabilité individuelle dans tout ça. Je ne suis pas contre le modèle québécois : j’en suis moi-même un fruit. Par contre, il faut s’assurer que d’autres après moi puissent aussi en bénéficier. Voilà le vrai défi du Parti Québécois, avant, pendant ou après la réalisation de la souveraineté nationale.

Jimmy Grenier
Lévis

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Beaucoup de mots!! Mais beaucoup tapent juste. Laissez-moi digérer car
la bouchée est grosse et elle mérite digestion...

Richard Lapointe
Beauce-Nord

Association du Parti Québécois de Bellechasse a dit…

Ayant débattu à plusieurs reprises avec mon ami Jimmy au sujet de notre parti et de son avenir, je dois avouer que nous avons parfois eu des discussions bien animés. Je partage la grande majorité du constat soumis par mon collègue lévisien, mais j’aimerais apporter quelques bémols et opinions personnelles sur certains éléments de contenu.

D’abord, sur la position du PQ dans tout le débat identitaire en cours, je crois qu’une grande fissure s’est faite lors du référendum de 1995. La plupart se rappelleront de la désormais phrase célèbre de Jacques Parizeau qui avait attribué la défaite du camp du « OUI » à l’argent et au vote ethnique. Si aujourd’hui nous pouvons qualifier ces propos de simple maladresse, rappelons nous que, quelques temps après le référendum, M Parizeau avait dû démissionner suite au tollé soulevé par ses propos. Plusieurs en ont fait leurs choux gras allant même parfois jusqu’à traiter le PQ de gang de racistes. Les successeurs de Jacques Parizeau ont donc dû marcher sur des œufs pour montrer que le Parti Québécois était un parti ouvert et non raciste ou xénophobe. Notre parti s’est grandement ramolli au niveau de la question identitaire à ce moment. De crainte d’être mal perçus, souvent nous avons mis les intérêts des « white angry men » de côté pour paraître « hot » auprès des communautés culturelles. Or, cela n’a pas donné grand chose. De plus, il est comique de voir certains organisateurs lors de campagnes électorales, en panique parce qu’ils ne trouvent pas de candidats de couleur à placer dans des comtés. Nous devons être ouverts et inclusifs, mais en ne reniant jamais ce que nous sommes.

Pour ce qui est de la question de la souveraineté en tant que telle, le nœud du problème ne réside pas tant dans sa nature que dans la façon dont elle est présentée. Trop souvent, nous l’avons esquissée comme un but à atteindre, comme une finalité. Or, au lendemain d’un référendum où le « OUI » gagnera, il y aura encore des problèmes dans les hôpitaux et des nids de poules dans les rues. Tout ne se règlera pas en criant lapin ! Il faut davantage présenter la souveraineté comme un moyen pour réaliser nos aspirations. Les gens nous prendront beaucoup plus au sérieux et nous écouteront davantage.

Pour ce qui est de l’éternel débat sur l’Éducation, je dois dire que j’ai eu l’occasion de discuter et d’échanger avec plusieurs depuis quelques temps et ma position n’a pas changé d’un iota. Au contraire, elle s’est renforcie. Au Québec, nous aurons bientôt d’importants choix de société à faire. Nous ne pouvons pas prioriser tous les secteurs. Pour ma part, je crois que LA priorité des prochaines années devrait être l’Éducation dans son ensemble. L’éducation ne se résume pas qu’en un simple débat sur le gel des frais de scolarité, c’est beaucoup plus large que cela. Par contre, sur le dossier de l’heure, je penche encore vers le gel des frais de scolarité en tendant vers la gratuité scolaire. La matière grise, c’est notre richesse collective. Il faut permettre à nos jeunes de s’épanouir pleinement et ce, sans contraintes pécuniaires. Au même chapitre que l’eau doit être un bien gratuit pour tous, je crois que l’éducation devrait être gratuite, étant la matière qui abreuve l’esprit de toute une société. Puis personnellement, j’en ai plus qu’assez de ces légendes urbaines comme quoi les jeunes utilisent leur argent pour boire ou fumer au lieu de payer leurs études. Depuis que je suis aux études, j’ai rencontré des centaines d’étudiants et très peu agissaient ainsi. Ce genre d’argument que je me fais parfois ressortir n’a aucun poids et me fait plutôt rire même. Enfin, je ne qualifierais pas la position du CNJPQ de nombriliste, mais plutôt de visionnaire puisque plusieurs des personnes qui composent notre instance ne sont même plus aux études, mais pensent plutôt aux générations futures dans leurs prises de positions.

Je crois que le gros problème du Parti Québécois n’est pas tant d’avoir été trop ou pas assez à gauche, c’est plutôt d’avoir appliqué trop drastiquement certaines mesures. Le mur à mur à trop souvent été notre marque de commerce. Cela doit changer. Certains programmes sont excellents, mais lorsqu’ils sont appliqués selon la doctrine du crois ou meurs, leurs failles apparaissent rapidement. Pensons par exemple au programme des CPE. C’est une superbe initiative qui a été applaudie et félicité partout sur le globe. Nous avons été pris comme exemple dans plusieurs sociétés, sur le pan de la famille. Or, l’application mur à mur de ce programme a occasionné que plusieurs parents désirant demeurer au foyer pour élever leurs enfants se sont retrouvés le bec à l’eau du jour au lendemain. Ceux-ci pouvaient auparavant bénéficier d’allocations familiales, mais tout cela a été coupé pour investir dans un programme qui ne répond pas vraiment à leurs besoins. Il faut savoir s’adapter et faire preuve d’ouverture à ce chapitre aussi. Les moyens sont bons, mais leur application est parfois discutable.

Pour conclure, je dirai que je suis fier des valeurs qui ont toujours guidé les actions de mon parti. J’ai toujours trouvé plus sécurisant de m’asseoir à côté d’un chêne robuste qui prend racine dans les valeurs des québécois plutôt qu’à côté d’un érable frêle qui branle au vent et au gré des sondages. Je suis du Parti Québécois d’abord parce que je suis souverainiste, mais aussi parce que ce parti représente les valeurs auxquelles je crois le plus fermement au monde. L’adaptation oui, la prostitution jamais !

Jerry Beaudoin
Bellechasse

Anonyme a dit…

désolé pour le titre, ça ne devrait pas être écrit Association du parti Québécois de Bellechasse au dessus de mon précédent message puisqu'il s'agit d'une opinion personnelle ! :P

Jerry B.

L'A.I. a dit…

N'ayant pas l'Esprit Tranquille du a de la fatigue, je propose de lire mon commentaire a vos propos et a la Cause de la Souveraineté en premiere page de mon blog

lcai2007.blogspot.com

Bien entendu, vous êtes libres de conserver les oeillères qui vous saillent le mieux.

J.S. Kontovex a dit…

Un Ami Français me disait une chose scandaleuse récemment :

Les Québécois ont des grands-coeurs, des grandes-bouches, de grands-rêves, mais de petites-vertues, de petites-virilités, de petits-moyens, de petits-mots, et de miniscules-maux...

Du haut de la Bicéphalité qui est la Notre, mes compatriotes, je crois que je commence a comprendre où il voulait en venir...

Le Pathétique est souce de ravivement, parfois...

Anonyme a dit…

J'apprécie le franc-parler de Jimmy et je partage son souci de voir un réel engagement vers un changement d'orientation dans le sens où il en parle. Une peur diffuse semble guider le parti dans le contexte actuel. Peur de quoi? de dire? de ne pas dire les bonne choses en fonction des votes à gagner? d'une vrai affirmation nationale? qui sait? Cela m'inquiète aussi et n'a rien pour mobiliser.
Laurent Lamarre, Disraëli

Anonyme a dit…

Jimmy était mon prof quand ce texte a été publié et je ne le savais même pas impliqué dans la politique.
Marc-Antoine Brûlé

Anonyme a dit…

je pense que sans révolte massive on aboutira jamais à nos buts, si chacun de nous reste dans son coin et maudit les gouverneurs de loin, finira certainement par se taire et c'est ce qui arrange ces gouverneurs,