Borys Wrezesnewskyj m'a envoyé une carte de Noël ! Quand j'ai reçu cette missive du Parlement Fédéral je me suis dit que c'était sûrement une erreur. Que ce député dont le nom de famille vaut une petite fortune au Scrabble s'était sûrement trompé de liste pour envoyer ses cartes ou que les Conservateurs tentaient un nouvel épisode de charme envers les Québécois.
J'ai donc entré le nom de ce député sur Google et j'ai compris. J'ai compris le lien entre Borys et la mission d'observation en Ukraine auquel j'ai participé en décembre 2004. Ce député fédéral avait été à l'origine de la mise sur pieds d'une mission d'observation comme nous n'en verrons sûrement plus au Canada. Plus de 500 personnes ont été mobilisées. J'ai envoyé mon CV et, grâce à l'expérience accumulée en travail électoral, j'ai été sélectionné. Il faut se souvenir qu'une élection présidentielle entachée d'irrégularités avait été annulée par la Cour Suprême d'Ukraine et qu'une nouvelle élection avait été décrétée pour le 26 décembre 2004.
J'étais à Kiev le 25 décembre 2004. L'ambiance était survoltée sur la Place de l'Indépendance. Jour et nuit des milliers de militants et de militantes dans des centaines de tentes occupaient la Place. Le soir venu, des dizaine de milliers de personnes étaient présentes pour applaudir les chanteurs, poètes et politiciens venus appuyer la "révolution orange". Que de ferveur j'ai alors palpé. Une ferveur mystique tout autant que politique. Un peuple en marche. Quelle chance d'être témoin d'un tel évènement historique. Un Noël comme celui de 2004 ne peut jamais s'oublier.
C'est cette ferveur qu'il manque à notre peuple. Bien sûr, il ne faut pas être dupe, cette révolution orange était en grande partie fomentée par l'Occident et les États-Unis en tête avec des intérêts bassement mercantiles. Toutefois, des graines de démocratie et de pouvoir populaire semées en Ukraine en 2004 germera sans doute une nation forte et indépendante dans quelques années. Quand un peuple accède à son indépendance, nul ne peut lui enlever par la suite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire