Un petit article, fait pour passer inaperçu paru dans Cyberpresse de ce matin, a attiré mon attention sur la lente mais inexorable assimilation dont sont victimes les francophones du Canada.
C'est bien sûr que l'effet est moins évident, quoique présent, au Québec, dans le nord du Nouveau-Brunswick et l'est de l'Ontario mais, si vous enleviez l'obligation de fréquenter l'école en français au Québec nous assisterions à un raz-de-marée anglophone tant chez les allophones que chez les Québécois "de souche".
Je suis confronté, régulièrement, à l'assimilation des francophones d'Amérique. J'ai eu idée de regrouper, sur Facebook, tous les Bluteau d'Amérique et du Monde. J'en ai un bon lot à présent et au moins 25 % de ceux et celles qui sont devenus mes "amis", parmi les Bluteau, sont des anglophones de souche française. Il est facile de remonter la généalogie de ces Andrew, Chad, Bobby, Samantha et Lise Bluteau (qui vivent aux États-Unis ou au Canada) jusqu'à notre unique ancêtre, Jacques, venu de Vendée vers 1660. Ces jeunes Bluteau ont un père ou un grand-père francophone mais ne parlent déjà plus ni n'écrivent ou lisent le français.
Voici, in extenso, le texte de Cyberpresse qui nous porte à réfléchir à notre avenir en tant que francophone d'Amérique. Si les Québécois veulent garder non seulement leur langue mais aussi leur culture devant cette mer anglophone d'Amérique ils n'ont d'autre choix que l'Indépendance nationale. Et, même indépendant le Québec devra lutter pour tenir le fort mais il aura ainsi plus de moyens pour le faire.
"Le pourcentage de Canadiens qui parlent français à l'extérieur du Québec diminue lentement mais sûrement depuis des décennies, les enfants francophones abandonnant leur langue natale lorsqu'ils commencent à fréquenter des écoles anglophones, fondent des foyers avec des conjoints anglophones ou travaillent dans des milieux anglophones.
Le nombre de foyers manitobains où le français est la première langue parlée a généralement reculé d'un pour cent entre 2001 et 2006, d'après les données de recensement de Statistique Canada.En Ontario, ce recul a été de 0,2 pour cent, tandis que le nombre de foyers francophones a chuté de 12 pour cent en Saskatchewan et de 1,6 pour cent au Nouveau-Brunswick - la seule province officiellement bilingue au pays.
Un survol des quelques dernières décennies révèle un changement encore plus marqué. Entre 1951 et 2001, le pourcentage de personnes à l'extérieur du Québec qui citent le français comme langue maternelle est passé de 7,3 pour cent à 4,4 pour cent.
Cette chute créée un genre de cercle vicieux. Comme les francophones sont moins nombreux, ceux qui restent ont plus de difficulté à trouver des amis, des voisins ou des commis de magasins qui parlent le français. Et si les enfants francophones ne peuvent pas parler français dans le cadre de leur routine quotidienne, il est moins probable qu'ils continuent à parler cette langue lorsqu'ils deviendront adultes.
«A l'extérieur du Québec, la prédominance du français dans les différents domaines sociaux n'est une réalité que dans certaines régions du Nouveau-Brunswick et de l'Ontario, pour la plupart limitrophes du Québec», précise Statistique Canada dans un rapport publié en 2007."
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