Nos adversaires fédéralistes parlent souvent des coûts, pour le Québec, qu'engendreraient son accession à la souveraineté. Rarement toutefois entendons-nous notre camp réfuter ces allégations en démontrant les coûts reliés à notre statut de province of this great country.
Comme contribuable québécois et canadien je paie des impôts et taxes à ces deux paliers de gouvernement. En ce qui concerne les revenus du gouvernement Canadien, je peux présumer que les contribuables Québecois en fournissent environ 20 %. Je paie donc de ma poche environ 20 % des dépenses fédérales. Vous me suivez ? Par exemple, je paie 20% des hélicoptères achetés et toutes autres dépenses militaires engouffrées dans guerre que je ne veux pas.
Ce matin, dans Le Soleil, un article d'Éric Moreault intitulé : L'OR NOIR, L'OR SALE ! a attiré mon attention. De peur que le groupe Gesca le fasse disparaître de ses archives et que le lien que je mettrais sur mon blog ne fonctionne plus, je fais citer le texte au complet.
Vous rendez vous compte que nous avons déjà subventionné l'industrie pétrolière de l'Alberta à coup de milliard de dollars pour mettre au point la technologie d'extraction de sables bitumineux et qu'en plus nous devrons financer la dépollution de désastre écologique à court terme. Les Québécois paient 20 % de la facture et n'en retirent aucun bénéfices. Voilà à quoi ressemble le fédéralisme canadien. Voilà ce qu'il en coûte pour faire partie de leur pays.
Voici l'article d'Éric Moreault; régalez-vous !
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Imaginez à peu près ce qu’il y a de pire en termes de pollution et il y a de fortes chances que ça ressemble à l’exploitation des sables bitumineux, en Alberta. Le Canada en paye le prix, essentiellement pour exporter le pétrole produit vers les États-Unis. Or, nos voisins découvrent maintenant que leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) explosent en raison du pétrole bitumineux. Est-ce le début de la fin?
Selon le Pew Center, les émissions du Midwest américain pourraient augmenter de plus du tiers dans la prochaine décennie en raison de l’utilisation plus fréquente du bitume par les raffineries. Celui-ci demande plus d’énergie à raffiner. Résultat : une hausse projetée de 15 % à 40 % de GES en comparaison avec du pétrole conventionnel. Or, les États du Midwest sont déjà responsables du quart des GES américains.
La hausse de la demande entraîne un accroissement de la production des sables bitumineux. Ainsi, Suncor a annoncé récemment qu’elle investissait 20,6 milliards $ pour faire passer sa production de 200 000 à 550 000 barils par jour — le cinquième du pétrole brut produit au pays. L’industrie pétrolière prévoit que la production de bitume triplera, voire quadruplera d’ici 2020.
Le problème, c’est que le bitume doit être extrait du sable plutôt que pompé d’une cavité souterraine. Selon l’Institut Pembina, on utilise chaque jour 17 millions de m3 de gaz naturel pour l’extraction, assez pour chauffer trois millions de maisons. La production nécessite donc trois fois plus d’énergie que du pétrole classique et produit, du coup, trois fois plus de GES. La Saskatchewan reçoit maintenant des pluies acides liées à cette exploitation.
S’il n’y avait que ça... Il faut entre deux et cinq barils d’eau pour chaque baril produit, de l’eau puisée dans la rivière Athabasca. Selon l’Office national de l’énergie, la demande passera de 31,5 millions de barils d’eau à 82 millions d’ici 2015, demande à laquelle le débit de la rivière sera incapable de répondre. Qui plus est, au moins 90 % de l’eau utilisée est toxique et aboutit dans des réservoirs qui ont une superficie de 50 km2 — ils sont visibles de l’espace. L’un deux est grand comme 160 000 piscines olympiques. L’eau de ses bassins de décantation s’infiltre dans le sol.
Comme si ce n’était pas assez
En voulez-vous encore? Les 3000 km2 de sables bitumineux sont entièrement situés en forêt boréale. Et ce n’est qu’un début : depuis 1967, Suncor estime avoir exploité 858 hectares, soit le dixième de «ses» terres; Syncrude, avec 4 055 hectares, le quart.
En voulez-vous encore? Les 3000 km2 de sables bitumineux sont entièrement situés en forêt boréale. Et ce n’est qu’un début : depuis 1967, Suncor estime avoir exploité 858 hectares, soit le dixième de «ses» terres; Syncrude, avec 4 055 hectares, le quart.
En fait, les émissions de GES liées à l’exploitation du bitume sont en bonne partie responsables des difficultés du Canada à respecter le protocole de Kyoto. Depuis 10 ans, le bitume représente la moitié de la hausse des GES. Si la tendance se maintient, le pays pourrait défoncer son objectif pour 2012 de 44 %!
Ajoutons à ce tableau noir qu’on connaît très mal les effets de cette exploitation sur la santé des populations autochtones qui vivent en aval.
Évidemment, on rétorquera que le pays est maintenant considéré comme la deuxième réserve de pétrole au monde et que les sables noirs assurent notre prospérité. Vraiment? Il faudrait tenir compte de l’impact environnemental dans le bilan.
Les pétrolières sont mortes de rire : l’Alberta est l’un des gouvernements, au monde, qui prélève le moins de redevances sur le pétrole, moins de 50 % des revenus totaux. Les pétrolières font des milliards de dollars de profits, profits à la hausse d’ailleurs.
Le strict minimum serait que ces compagnies financent non seulement la décontamination des lieux, mais qu’elles investissent massivement dans des façons plus propres de produire du bitume sous peine de se voir révoquer leurs droits d’exploitation. Ce qui est un peu, pas mal utopique compte tenu des sommes en jeu, de la soif américaine de pétrole et des sympathies affichées de Stephen l’Albertain Harper pour l’industrie pétrolière et gazière.
Les apparences sont trompeuses. La prospérité liée aux sables bitumineux pourrait, en fait, grandement hypothéquer notre avenir. Pas pour rien que le groupe Défense environnementale a intitulé son rapport, dévoilé vendredi, Le projet le plus dommageable au monde. Le rapport est disponible, en anglais seulement, au http://www.environmentaldefence.ca/.
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