mardi 2 septembre 2008

Barack Obama et les red necks (ou la version américaine des adéquistes)

Patrick Lagacé, dans son blog d'hier, citait une lectrice qui voyage souvent aux États-Unis. Cette dame, très perspicace, nous démontre à quel point les Démocrates américains sont déconnectés d'une partie de la population américaine que l'on pourrait appeler les centristes. Ces red necks, qu'elle décrit si bien, sont le pendant américain de nos adéquistes québécois. Ce sont eux (et elles) qui font et défont les gouvernements; ce seront eux et elles qui éliront le prochain président des États-Unis. La dame a écrit son mot sur avec un clavier anglo, voilà pourquoi il n'y a pas d'accent dans son texte dont voici un extrait annoté:

"Le red neck c’est l’anti-these d’Obama, (lire ici de Pauline Marois, de Jacques Parizeau, d'André Boisclair) c’est le refus de tout ce qui ressemble de pres ou de loin a une analyse intelligente et approfondie des evenements qui surviennent et nous entourent. Le red neck, c’est un faux patriotisme qui fait coller des bumper stickers « Support our troops »(ou les collants LIBERTÉ des partisans de CHOI) sur les Hummer, qui voit en Obama un homme raffine et eduque (donc elitiste et par defaut suspect) qui s’exprime avec des mots a 5$, qui porte un gun a la ceinture en guise d’extension phallique, qui va voir des femmes lutter dans le gras de porc sous un soleil de plomb a Wakulla en Floride (vous avez bien lu, j’ai des photos a l’appui) (ou qui organise un festival pour tuer le plus de marmottes) et qui va a l’eglise le dimanche se faire pardonner ses peches (le plus commun etant la gourmandise."

Elle termine son intervention en déclarant: "Le discours d’Obama echappe totalement a la logique de la culture dominante Red Neck, c’est un autre algorithme. Le discours Obama s’adresse a un public ouvert, branche sur le monde et qui ne puise pas dans la peur de l’autre. "

Vous me direz, une fois dit et constaté, que faire ? Suivons attentivement la campagne d'Obama-Biden et nous y trouverons sûrement des leçons qui pourront nous servir au Québec. Les Démocrates américains ne referont pas les gaffes qu'ils ont commises avec John Kerry. Ils savent très bien que l'on doit composer avec une partie de l'électorat fragile à la rumeur, non politisé, rébarbatif aux idées nouvelles mais qui vote aux scrutins. Les Démocrates américains vont tout tenter pour courtiser ces électeurs mais le défi restera de ne pas perdre les électeurs plus progressistes qui risquent, eux, de rester chez-eux le jour du vote si leur parti a perdu une partie de son âme.

1 commentaire:

Tym_Machine a dit…

@Pierre Bluteau,

"Le red neck c’est l’anti-these d’Obama, (lire ici de Pauline Marois, de Jacques Parizeau, d'André Boisclair)"

Et "L'argent et le vote ethnique" de Parizeau, ce n'était pas un peu "red neck" par hasard?