mardi 19 août 2008

Une région bien spéciale !

J'habite la région de la Chaudière-Appalaches depuis plus de 30 ans mais j'ai toujours de la difficulté à comprendre et à accepter certains comportements de mes compatriotes. Je ne parle pas ici de l'idéologie politique conservatrice qui prévaut, ni de la mainmise des patrons sur ce que doivent penser la masse laborieuse, ni de la force occulte omniprésente des Chevaliers de Colomb et des Filles d'Isabelle, ni du mémérage qui peut détruire une réputation dans le temps de le dire, ni du refus global face à ce qui est nouveau; je pourrais allonger la liste des choses que je ne peux accepter mais que je comprends en les analysant à la lumière de la sociologie et de la psychologie.

Je ne peux endurer toutefois ces festivals idiots qui pullulent sur le territoire. J'apprends, ce matin dans Le Soleil, qu'il y a, depuis quelques années, un festival qui porte le nom de "THETFORD CHICKEN MASSACRE" . Quelle belle appelation d'origine contrôlée tout d'abord. L'idée géniale vient d'un médecin qui voulait amuser ses fils et mettre un peu de vie à leur party annuel si je comprends bien. Le jeu consiste à trancher la tête de la poule ou de la dinde et de la laisser s'ébattre jusqu'à ce qu'elle meure, au bout de son sang, sur un carrée dessiné au sol. La personne qui gagne a misé sur le bon carré. Heuseusement la Société Protectrice des Animaux et un organisme américain de protection des animaux sont sur le dossier. Tant qu'à moi des accusations devraient être portées. Toutefois, je suis certain que si on sondait la population de la Chaudière-Appalaches sur la pertinence de ce festival, la majorité en approuvrait la tenue et s'en voudrait de ne pas y avoir pensé plus tôt.
DERNIÈRE HEURE (6h18 le meercredi 20 août): Le Thetford Chicken Massacre est annulé par ses organisateurs.

Un autre festival débile me tape sur les nerfs à chaque printemps. Le TOURNOI DE SIFFLEUX DE BEAUCEVILLE se déroule à la mi-mai dans la Beauce. Cette année plus de 90 chasseurs s'y
étaient donné rendez-vous et c'est un résident de Ste-Agathe de Lotbinière qui a remporté le tournoi. Il a tué, dans sa journée, 67 marmottes. Le carnage a fait 629 victimes durant ce tournoi; c'est de la marmotte mes amis. En Beauce la marmotte doit regretter de voir son ombre au printemps. Dans le cas de ce tournoi, personne de la SPA ou de People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) n'a porté plainte. Peut-être ne sont-ils pas au courant de l'activité. Je compte bien les en avertir avant le printemps prochain.
Ces tournois ou festivals débiles me font penser au JOUR DE LA FRAPPE des Simpsons où l'on doit tuer le plus de serpents en une journée, selon la tradition. Je te comprends Lisa Simpsons.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

En réponse à votre émoi sur vos compatriotes, je répondrais que j'ai moi aussi de la difficulté à comprendre chez les nôtres cette attitude de consternation devant l'image non contrôlée. D'un côté on a les Chinois qui font tout pour bien paraître et on se dit que c'est inacceptable de remplacer une petite fille qui chante bien par une autre qui paraît mieux. D'un autre côté, on pense qu'ici on sera plus proche de l'intégrité, mais stupeur, on tue trois poulets en leur coupant la tête, on en profite pour s'amuser en en faisant un jeu avec le corps qui coure et hop, consternation, scandale. Les gens ont de la difficulté à accepter la mort...l'image déplaît si quelqu'un s'amuse. Je me dis que les Chinois sont peut-être brillant au niveau de la communication de masse, ils ont évité un scandale beaucoup plus important en cachant le visage de la vraie petite fille. De la même façon, on cache les milliers de poulets tués en les saignants (ou en arrachant la tête, j'ai déjà vu ça).
Le festival de la marmotte, ça semble abusif, mais y'en a peut-être trop?

Olivier a dit…

Tu devrais déménagé, personne va te regretter.

Anonyme a dit…

Hehehe, j'avoue que je ne me rendrai pas au Thetford Chicken Massacre (même si le nom est hilarant).

Je me permet quand même de mettre un bémol, si les poulets sont décapités rapidement, ils meurent instantanément (supposons un coup de couteau). Seuls les nerfs et des restes d'influx nerveux stimulent les muscles qui les font courir. Mais le fait est que cette forme «d'abattage» n'est pas plus cruelle que celle utilisée en abattoir, puisque le poulet est là aussi décapité, ni plus ni moins, de ce que j'en sais.

Personnellement, moralement, je n'aurais aucun problème à parier sur l'emplacement de la fin de la course d'un poulet fraîchement décapité, après tout, certains, dont moi, le mangent, on peut bien parier sur la fin de la course de son cadavre. À la condition que ledit poulet ne soit pas torturé, évidemment. Si sa mort est rapide (décapité d'un coup) je n'en conçois aucun problème.

Là où moi j'ai un problème, c'est à l'intérêt des masses d'aller voir du sang couler. Il y avait les arènes romaines et les combats de gladiateurs, puis les corridas, les combats de coq, d'araignées, de serpent, je crois. Et maintenant, on décapite des poulets. Certains diront que l'abattage d'animaux doit avoir une raison, à savoir nourrir les humains, et que le simple, et très bas, plaisir de voir du sang couler ne le justifie pas.

Je serais un peu de leur avis quant au festival qui nous concerne. Mais comme je disais, qu'on tue, si on ne les fait pas souffrir, des animaux ne me scandalise pas du tout.

Mais la fascination morbide pour le sang, ça m'inquiète un peu.

Je sais que l'humanité avance lentement, mais quand on en est encore à «Du pain et des Jeux» après 8000 ans de civilisation organisée, j'ai l'impression que mon cynisme est parfois en dessous des réalités.

Anonyme a dit…

Il est quand même intéressant de noter que ton texte sur le "Thetford chicken massacre" est celui qui a attiré le plus de commentaires depuis un bon bout de temps (quoique que je me demande toujours pourquoi celui de cet "Olivier" inscrit dans son profil comme habitant à Montréal et qui semble avoir une passion démesurée pour le hockey, à tout le moins sur son blogue, n'a pas encore été supprimé). C'est tout de même triste qu'un fait divers attire plus d'attention qu'un tas de nouvelles plus importantes et que les médias mette autant d'emphase là-dessus.

Parce que, après tout, le "Thetford chicken massacre" n'est qu'un fait divers et, contrairement à ce que ton texte me semble évoquer, ne permet pas de classer la région de Chaudière-Appalaches comme une "région à part".

Couper la tête d'un poulet pour le manger ensuite, c'est la façon de faire. Miser sur quel carreau du damier le poulet "étêté" s'effondrera, c'est plutôt du cirque. Mais, on ne parle tout de même pas ici de cruauté envers les animaux, ce qui dérange, c'est le spectacle, une affirmation moderne de la maxime "du pain et des jeux" comme le dit François. Pour ma part, je ne vois que peu de différences entre le "Thetford chicken massacre" et, par exemple, la foule record qui a assisté dernièrement au combat extrême de Georges St-Pierre, au Centre Bell. Pas plus qu'avec la frénésie des médias entourant la venue du bagarreur Georges Laraque avec le Canadien de Montréal. Et je ne vois surtout pas la raison qui pousse à différencier les citoyens de Chaudières-Appalaches de l'ensemble des citoyens du Québec, et même d'une bonne partie de l'humanité, sur ce point.

Faut-il être consterné que quelques personnes aient décidé d'ajouter du poulet et de la bière pour compléter le pain et les jeux? J'ai moi-même de la difficulté à me faire une idée là-dessus. Chose certaine, c'est simplement un fait divers.

Et pour la PETA, aussi bien les tenir le plus loin possible car ils ne sont pas toujours jojo. Vaut mieux laisser faire la SPA qui m'apparaît être dirigée par des gens nettement plus réfléchis.

Tommy Dubé